La Forêt des Captifs by Pierre Bottero

Auteur:Pierre Bottero
La langue: fra
Format: epub

Chapitre 4

L'Institution.

- Nous y sommes, murmura Salim.

Il repoussa doucement une branche et l'Institution apparut, presque riante sous le soleil printanier. Tout était conforme à ses souvenirs, rien n'avait changé. La haute clôture au faîte barbelé se dressait à sa place, il n'y avait pas trace d'une quelconque activité humaine.

Puis un bruit de moteur se fit entendre. Une camionnette apparut, se dirigeant vers le bâtiment des gardes et de l'intendance. Elle stoppa près de la porte principale. Un homme en descendit et il fit le tour de son véhicule, un sac volumineux dans les bras. Il le tendit à un individu vêtu de sombre qui venait de sortir à sa rencontre puis reprit le volant. Aucun mot n'avait été échangé.

- Le boulanger, expliqua Salim alors que la camionnette quittait leur champ de vision. Il passe tous les jours à onze heures précises. C'est le seul livreur dont les horaires soient réguliers. Les autres... Ça va?

Ewilan se tenait près de lui, immobile, livide, les yeux fixés sur l'Institution.

- Je suis morte de trouille, répliqua-t-elle, mais ça ira ! Pourquoi n'aperçoit-on pas de gardes ?

- Ils sont à l'intérieur, à l'exception de celui qui effectue une ronde tout autour du parc sur le sentier que tu discernes là-bas, entre la lisière de la forêt et le grillage. La nuit, ils sont postés devant les ouvertures.

- Ils sont nombreux ?

- Difficile à évaluer. Une vingtaine si ceux qui ont eu affaire à Maniel ont été remplacés, peut-être plus si ton évasion les a incités à la prudence. Sans compter les types en blouse blanche, apparemment des infirmiers, ceux en costard dont le rôle n'est pas très clair et les scientifiques que je n'ai pas eu l'honneur de rencontrer. Ils portent des blouses vertes, c'est ça ?

Il hésita une seconde puis, comme elle se taisait, se décida à poursuivre. Ce n'était plus le moment de manquer de courage.

- Il y a aussi un Ts'lich et Éléa Ril' Morienval...

- Je sais.

Ewilan prit une profonde inspiration.

- Nous devrons nous montrer discrets, éviter toute confrontation tant que ce sera possible. Pas question d'emprunter la porte. Tu m'as parlé du toit...

- Oui, je n'en suis pas certain parce qu'il faisait nuit, mais je crois que le plafond du grand hall, au rez-de-chaussée, est percé de coupoles en plexiglas. Si c'est le cas, je dois être capable d'en ouvrir une.

- Et ensuite ? J'ai beau y avoir séjourné des semaines, je ne me rappelle quasiment rien.

- Il faut descendre au quatrième niveau, du moins si les enfants sont bien détenus au même endroit que toi, et le seul moyen que je connaisse pour l'atteindre, c'est un ascenseur protégé par un code d'accès. Maniel s'en est occupé à sa manière, mais je doute que nous puissions l'imiter. À nous de nous débrouiller...

- Nous trouverons un moyen lorsque nous y serons. Nous passerons à l'attaque cette nuit, d'accord ?

Salim lui adressa un clin d'œil un rien moqueur.

- Maintenant que nous sommes là, ce serait dommage que nous n'en profitions pas. Après une

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